Ce chien à poil frisé paraissait en détresse,
Il devait sans nul doute avoir cassé sa laisse,
C’était peut-être bien un chien de commissaire,
Qu’avait été perdu par son propriétaire ;
Je le sentis tellement en état de tristesse,
Qu’à toutes jambes aussi avec délicatesse,
J’enlevais l’animal et m’en revint chez moi,
En ayant un peu peur qu’on me montre du doigt,
Profitant que le jour soit entre chien et loup,
Avec pour tout bagage sa petite gueule de loup ;
Sitôt que j’eus franchi la porte du logis,
La bête se mit en quête de mon joli tapis,
Nom d’un chien il jappait, il hurlait aboyait,
Je n’en revenais pas et restais stupéfait,
De le voir me fixer en bon chien de faïence,
Pensant que je voulais me donner bonne conscience ;
Je lui donnais de l’eau et quelques friandises,
Il me mordit la main avec ses incisives,
Mais il ne fallait pas que je le brutalise,
Si je voulais qu’enfin ce chien se tranquillise ;
Quant il fut bien calmé, je vins le caresser,
Il me fit quelques lèches pour me récompenser,
Je dois dire que c’était un caniche femelle,
Et que déjà mon cœur battait très fort pour elle ;
Nom d’un chien mais dis-moi comment t’appelles tu ?
Ne me regarde pas de ces yeux abattus,
Tu es bien élégante, je te nomme Marquise,
Car tu as bien du chien et tu es fort exquise ;
Depuis tous deux vivons en bonne intelligence,
Je bénis tous les Dieux et puis la providence,
De l’avoir recueillie, j’en ai fait une amie,
Je la retrouve souvent à demi-endormie,
Les pattes repliées couchée en chien d’fusil ,
Au moins cette petite bête n’ira pas au chenil,
Et si l’idée lui vient d’faire l’école buissonnière,
Je la garde avec moi dans ma garçonnière ;
Il faut que je vous dise, je vous le donne en mille,
Je l’ai moi même dressée par méthode assimile,
Je crois que si elle voit de nouveau l’commissaire,
Celui ci se fera bien mordre l’annulaire,
Je me garderais bien, de conter l’autre histoire,
Elle ne fait pas partie du tout du répertoire.
Bravo Pierre,
J’ aime ce poême
JP