Aquarelle, Aqua-rêve

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Comme un peintre je t’invente:

Première aquarelle, premier nuancier, à défaut de musique, je prends de la couleur, et la pose sur ces vers.
Alors, le temps s’arrête, je ne vois même plus l’heure, et ne trouve plus la rime.
Pour que ces quelques pieds expriment les sentiments de cette passion naissante, je ferai des vers libres.

Aquarelle, couleurs naturelles,
Je t’offre ce bouquet d’immortelles sur le lit de tes dix huit printemps !.
Je suis un peintre halluciné par les ocres mêlées de tes soleils couchants, je prends le bleu intense du ciel de nos matins, rehaussant les couleurs de ton vert espérance,

Et sur la vague déferlante de nos passions, j’ajoute une pointe de carmin, sachant que sur ta peau je poserai délicatement un zeste de terre brûlée légèrement diluée.
Le décor est tracé, plus de gris délavé, que du bleu d’outremer.
Une pointe de gris de Payne… Je te dis sans peine, j’aime bien toutes ces lignes, ces formes et ces couleurs.

Aqua-rêve, à quoi rêve-t-on à dix huit ans ?

A défaut de musique, je prends de la couleur et la pose sur ces vers, je choisis mon approche, tout d’abord les détails, les contours du premier plan, je me laisse inspirer par le contraste des chaudes couleurs du deuxième plan qui me suggèrent ces fleurs baignées par la lumière.

Au lointain, je capture la sérénité des ombres douces que j’ai crées, il ne me reste plus qu’à pénétrer dans ce monde en trois dimensions qui est aussi le tien.
Et si rien qu’un instant, j’ai pu rendre l’esprit de ma peinture, alors j’aurai traduit la nature en terme de pigments. La reconnaissance des couleurs est comme la richesse du vocabulaire, elle permet de s’exprimer clairement.

Il n’y aura d’ombre à mon joli tableau que celle du regard que porteront les autres sur ma peinture à l’eau, et toi en particulier.
Piètre dessinateur ou pauvre musicien, ce soir Pierrot m’a prêté sa plume pour écrire ces vers !

Aquarelle, couleurs naturelles,
Je t’offre ce bouquet d’immortelles sur le lit de tes dix huit printemps.