C’était l’temps des mimis, c’était l’temps des grisettes,
Avec Blanche, Eugénie, ou Fanchon la cousette,
On s’en allait souvent danser à Robinson,
La jument attelée, elles ne disaient pas non,
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Un tour en calèche ne leur faisait pas peur,
A l’époque n’existait que le cheval-vapeur,
De belles dames se joignaient à de très beaux messieurs,
Le groupe était joyeux et les rêves ambitieux.
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Grand papa, bonne maman habitaient le faubourg,
Ils étaient tous les deux natifs de Billancourt,
Lui était ébéniste à défaut menuisier,
Un petit peu frondeur, parfois aventurier,
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D’une nature fière, il avait fait la guerre,
Ils lui avaient donné la belle fourragère,
C’est dans un char à bœuf qu’ils partirent pour Cythère,
En faisant une halte auprès du presbytère,
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Ils emmenèrent Mimi, les amis de toujours,
Tout en se promettant, de s’aimer sans détour,
Alors ils invoquèrent la déesse Aphrodite,
Leur passion n’étant plus de ce fait interdite,
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Quand tout fut consommé et qu’ils furent détendus,
Heureux d’avoir goûté au fruit non défendu,
Ils reprirent ensemble le chemin du halage,
Le long de la rivière avec tout l’attelage,
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Ils avaient bu du vin après le mariage,
C’est dans un char à bœuf, qu’ils revinrent au village,
En chantant des chansons, dites de corps de garde,
Malgré les embardées de la pauvre guimbarde,
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Mariage d’amour, les beaux rêves flambants,
Mais les éclairs au loin deviennent menaçants,
Toute la compagnie et les jeunes mariés
Craignent bien que les Dieux, se soient fort contrariés,
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Après le vin d’Arbois, il y eu des orages,
Alors ils corrigèrent leurs erreurs de langage,
Reprenant leur esprit, la noce étant finie,
Il fallait mettre fin à la cérémonie,
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Laissant les jeunes époux à leur remue-ménage,
Puisqu’ils avaient choisi de se mettre en ménage,
La robe de la mariée était toute trempée,
Ils la firent sécher sur le vieux canapé.
« Soleil de lune »