Les Marins

 

Dépression saisonnière, dès que l’automne arrive

Dans le ciel gris laiteux on voit des vols de grives,

Qui s’en vont hiverner dans un autre pays,

Elles auront très bientôt goût de revenez-y,

 

Un marin sur le port joue de la cornemuse,

Pour tous ceux qui sont loin et recherche sa muse,

Au bar de chez Monette, le soir se fait velours,

Certains dorment au comptoir, d’autres ont le cœur bien lourd,

 

Ils partiront demain à la pointe du jour,

Le temps leur est compté pour se parler d’amour,

Se sentiront bien seuls, sur leur ilot flottant,

Dans la brume et le froid, par jours de mauvais temps,

 

Seuls, livrés à eux-mêmes, au creux de la tempête,

En bravant l’océan qui leur mouille la tête,

Sous les yeux en colère et sous les cris stridents,

De jeunes goélands soulevés par le vent,

 

En attendant le flux les bateaux dorment encor,

La cornemuse s’est tue, le calme est sur le port,

J’ai une pensée pour tous, ceux qui par infortune,

Ont un jour disparu, par une » nuit sans lune ».

 

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