Le Grand Scandale

 

Traverser des épreuves, contre vents et marées,

Mais être toujours là, un peu désemparé,

Devant le grand scandale, celui de notre mort,

Pouvoir s’interroger aurais-je des remords ?

Voilà une réflexion qu’il faut mettre à profit,

Pour bien prendre le mal avec philosophie,

 

Quand bien même la chose, admise par le ciel,

Ne soit pas d’un secours, vraiment providentiel ;

 

Mais quand on a vingt ans, la fièvre dans le sang,

On ne peut pas penser qu’un jour on sera sans,

Son père ni sa mère, sans ami sans maîtresse,

Que du coté poumon ce sera la détresse,

Ce n’est que bien plus tard, à l’aube du troisième âge,

Que l’on aborde un peu en partie le voyage,

 

Quand bien même la chose, admise par le ciel,

Ne soit pas d’un secours, vraiment providentiel;

 

Un voyage pour Cythère, paradis de l’amour,

Que nenni mon amie, un point de non retour,

Te conduira un jour ma belle ténébreuse,

Sans effort et sans armes dans une fosse creuse,

Avec pour tout apprêt un parfum de savane,

Le tout accompagné d’un peu de tramontane,

 

Quand bien même la chose, admise par le ciel,

Ne soit pas d’un secours, vraiment providentiel.

 

Traverser des épreuves, contre vents et marées,

Mais être toujours là, un peu désemparé,

Avant d’aller rejoindre l’enfant de Galilée,

Par un beau soir d’été dans la nuit étoilée,

Voilà une réflexion que je mets à profit,

Pour bien prendre le mal avec philosophie,

 

Quand bien même la chose, admise par le ciel,

Ne soit pas d’un secours, vraiment providentiel.

 

Mais le plus tard possible, la mort est un scandale,

Depuis notre naissance, c’est une erreur fatale,

Tu sais toi la camarde, tu peux me faire du charme,

De ton corps de déesse, pleurer toutes tes larmes,

Je maintiendrai le cap, de ma bonne espérance,

Jusqu’à ma dernière heure, jusqu’à la délivrance.