Balayée par le vent, qui souffle sur la dune,
Une rose des sables, roule et vient se blottir,
Solitaire sur le sol, par un beau soir de lune,
Inoubliable elle est, nul ne peut la cueillir,
Elle est rose empilée, érodée par le vent,
Petites particules, accrochées une à une,
Asséchées par le flux, et meurtries par le temps,
Rosace de poussière, tu es ma pierre de lune,
Belle fleur du désert, laisses tu tes empreintes,
Sur le sable du temps, toi qui n’a pas d’épine ?
Dis-moi as-tu la clef, entends-tu ma complainte ?
J’aimerais tellement, ne point courber l’échine.
Le bonheur est une fleur qu’il ne faut pas cueillir.
Citation de André Maurois ; Mémoires (1970)